Plus intéressant pour nous en l’occurrence, le Grand concours international de Cerfs-Volants
organisé à l’hippodrome de la Sauvenière en août 1912. Les épreuves étaient réservées aux
concurrents maniant des cerfs-volants scientifiques et militaires. Professionnels et amateurs
passionnés sont venus d’Angleterre, d’Allemagne, d’Autriche, de France et de Belgique.
Dès lors, il est peu probable que notre « Aigloplan » ait été de la fête. C’est avant tout un cerf-
volant sportif « donnant l’illusion parfaite de l’aigle, construit avec des matières de première
qualité » dit la publicité de cette firme parisienne qui poursuit « L’Aigloplan résiste à tous les
vents et est absolument incassable. Marche garantie ». Outre la silhouette en toile de coton et
les baguettes en bambou, le kit comprend aussi un moulinet et 100m de cable capable de
résister à une très forte tension.
De 1910 à 1925, l’aigloplan fut décliné sous différents modèles de cerfs-volants en forme
d’oiseau (voir document), cependant, le modèle initial, c’est-à-dire celui que possède le
musée, a obtenu une Médaille d’or au concours Lépine en 1909.
A cette époque, le « cervolisme » est essentiellement une activité d’adulte nanti. J’en veux
pour preuve le lot de cerfs-volants détenu par le musée dont on ne sait malheureusement pas
dans quelles circonstances il est arrivé au musée. Cependant, dans l’étui de l’un d’entre eux
on trouve cette mention : « Prière à celui qui retrouvera ce cerf-volant d'écrire où il se trouve
à M. de Thier, Chalet de la Sauvenière, Spa. Bonne récompense". Le propriétaire était donc
le chevalier Charles de Thier (1875-1966), administrateur de la Caisse Liégeoise de Change
et de Banque et futur patron de Spa-Monopole. Rien d’étonnant à cela d’ailleurs, puisque ses
deux frères étaient ce qu’on appelle des sportmen : Jules était secrétaire de l’Aéro-club de
Liège-Spa tandis qu’Arnold participa à la fondation de l’Automobile Club de Spa.