l’Allemagne, à Augsbourg (…), Coca Cola embouteilla plus de huit millions de ces fameuses
bouteilles de 8 onzes, à l’aide de l’équipement et de l’eau gazeuse de Spa-Monopole. Les
camions des Première, Troisième, Septième et Quinzième armées des Etats-Unis venaient
prendre livraison des caisses à l’usine et ramener les vidanges : ce fut un fameux va et
vient ! »
D’après les souvenirs des anciens de Spa-Monopole, le dernier jour de la production de
Coca-Cola, l’officier américain, qui surveillait en permanence la production, permit aux
travailleurs d’emporter chez eux autant de bouteilles qu’ils le désiraient… il semble qu’un an
plus tard, on buvait encore du Coca-Cola dans certains foyers !
La guerre finie, en 1947, le minéralier spadois mit au point un ersatz qu’il nomma « Spa
Cola ». L’étiquette portait également la mention : « An American product with Spa-water ».
Attaquée en justice par les sociétés The Coca-Cola Company et The Coca-Cola Export
Corporation, la Société Anonyme Spa-Monopole fut condamnée, par un jugement rendu le
29 juillet 1948 par le Tribunal de commerce de Bruxelles. En mars de l’année suivante, c’est
la Cour d’appel de Bruxelles qui rejette le recours déposé par Spa-Monopole et la condamne
à payer la somme de 5.000 francs à chacune des sociétés plaignantes pour contrefaçon,
atteinte au nom commercial et concurrence déloyale. Dans son jugement, la Cour évoque la
production spadoise du Coca-Cola en 1945 et note que « l’accord n’ayant pas été renouvelé
en 1946, la société appelante devait se montrer d’autant plus diligente à éviter toute
confusion ». Elle ajoute que « l’emploi de la langue anglaise et celui des mots « american
product » (…) révèlent même l’intention de bénéficier de la publicité créée autour de leur
produit ».
Le « Spa Cola » devint alors le « Spa Vita » qui fut vendu jusqu’en 1966. Le musée possède
quelques exemplaires de ces étiquettes probablement très rares.
L’histoire se répéta d’une
certaine manière puisque, au
cours des années 1980,
l’usine d’embouteillage de
Spontin, à cette époque filiale
de Spadel, sortit 140 millions
de bouteilles de Coca-Cola.
Terminons par un petit clin
d’œil…Bien avant de
reprendre les rênes de
Spadel, en 2000, à la suite du
décès de son frère, Marc du
Bois suivit une formation de 6
mois chez Coca-Cola.
Dimensions : 111 x 75 mm
Epoque : 1947-1949
Technique : impression sur papier
N° d’inventaire : SN